D’après le gouvernement provincial, la crise des soins de santé primaires peut attendre jusqu’en 2025
La SMNB a reçu une réponse officielle à la proposition qu’elle avait présentée au gouvernement pour stabiliser les soins de santé primaires – réponse donnant à penser que ce dernier ne voit aucune urgence à résoudre cette crise. Le gouvernement estime que les investissements dans les médecins de famille peuvent attendre la prochaine Entente-cadre sur les services de médecin, qui n’entrera en vigueur qu’en avril 2025. Nous ne sommes absolument pas d’accord. L’ouverture précoce des négociations ne contribuera en rien à la résolution des problèmes critiques, à moins qu’elle se traduise par l’affectation immédiate de fonds.
La SMNB avait proposé un plan en six points nécessitant des investissements pour combler le fossé de la crise des soins primaires. En réponse à ce plan, le gouvernement nous a proposé de réaffecter les augmentations salariales, déjà insuffisantes, prévues pour les deux dernières années de l’accord négocié, retirant ces fonds aux spécialistes et aux chirurgiens pour les investir dans les médecins de soins primaires. Voilà qui trahit une vision à très court terme, qui opposera les uns aux autres et qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur le recrutement et le maintien en poste à l’échelle de la province.
Dans la même réponse, le gouvernement s’enorgueillit d’avoir investi, au cours de la dernière année, 2,5 millions de dollars dans la transformation des soins primaires au sein des régies régionales de la santé. C’est là moins de 0,1 % de notre budget de santé. Les médecins ne croient pas que ce soit suffisant, bien au contraire, compte tenu du degré d’urgence nécessaire pour transformer notre système de soins primaires. Si nous continuons dans cette voie, nous craignons que notre province, qui occupe déjà l’avant-dernière place en matière de soutien aux soins de santé dans ce pays, prenne encore plus de retard.
Chaque jour, la crise des soins primaires s’aggrave. Les médecins font des choix. Ils choisissent pour la plupart de ne pas prendre en charge d’autres patients, du fait d’un soutien insuffisant, voire inexistant, et d’une rémunération ne reflétant pas la responsabilité assumée. Toutes les autres provinces au pays réalisent des investissements importants. Comment se fait-il que nous soyons une fois de plus laissés pour compte alors que nous avons accumulé des excédents records quatre années de suite?
Les patients du Nouveau-Brunswick et les professionnels de la santé dévoués qui les soignent subissent depuis bien trop longtemps déjà les conséquences d’un système défaillant, et ils ne devraient pas avoir à patienter plus d’un an encore avant que des mesures soient prises pour remédier à la situation. Pendant des années, les gouvernements successifs ont essayé d’obtenir un système de soins de santé plus efficace et plus performant sans y mettre le prix. Il est clair que cela n’a pas fonctionné. Il est temps d’exiger plus, et d’exiger mieux. Il est temps d’exigez des solutions.