Le don d’organes est un acte désintéressé, précieux don de vie à ceux qui en ont besoin. Malgré l’appui généralisé au don d’organes chez les Canadiens, on constate un décalage important entre l’intention et l’action.
Au Nouveau-Brunswick, où quelque 65 personnes sont actuellement en attente d’une greffe d’organe vitale, 32 % seulement des résidents ont franchi l’étape cruciale de s’inscrire officiellement comme donneurs. Le processus pour devenir donneur d’organes enregistré au Nouveau-Brunswick présente en effet des obstacles pour les citoyens. Les donateurs potentiels doivent indiquer leur intention lorsqu’ils présentent leur demande d’assurance-maladie – avec toutes les subtilités que cela implique – ou visiter Service Nouveau-Brunswick, ce qui leur complique inutilement les choses et limite le bassin potentiel de donneurs.
En réaction à ces défis, la Société médicale du Nouveau-Brunswick et le porte-parole libéral en matière de santé, M. J. C. D’Amours, la Société canadienne du cancer et la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Nouveau-Brunswick ont élaboré un projet de loi visant à apporter à la Loi sur les dons de tissus humains des modifications en faveur du consentement présumé. En vertu de ces modifications, la plupart des Néo-Brunswickois de 19 ans et plus seraient automatiquement réputés avoir accepté de faire don de leurs organes et tissus à leur décès, à moins qu’ils n’aient explicitement refusé. Le projet de loi, adopté le 16 juin 2023, est maintenant connu sous le nom de Loi d’Avery. Le modèle de consentement présumé, combiné au renforcement du programme de greffe du système de santé, contribuera à l’augmentation du nombre d’organes disponibles et réduira le temps d’attente pour les Néo-Brunswickois ayant besoin d’une greffe.
Bien que la transition vers le consentement présumé représente un grand pas en avant, ce n’est là qu’un élément d’un effort plus large visant à améliorer notre système de soins de santé. Il est important de demeurer attentif aux besoins des familles aux prises avec le fardeau émotionnel des décisions relatives au don d’organes, ainsi qu’aux équipes cliniques dévouées qui travaillent sans relâche dans toute la province. Afin de faciliter une transition efficace vers le consentement présumé, la SMNB continuera de plaider en faveur d’un financement adéquat pour les équipes cliniques et les familles dans ses présentations budgétaires.