Faire avancer les soins de santé au Nouveau-Brunswick pendant la COVID-19

Le Nouveau-Brunswick a réduit la majeure partie de ses activités depuis plus de deux mois. Une grande partie de la province a été rapidement réduite au silence, y compris les restaurants, les parcs, les centres commerciaux et les blocs opératoires. Ce fut consternant et troublant, mais avec le recul, nous pouvons constater que les restrictions mises en place ont aidé le Nouveau-Brunswick à éviter le pire de la COVID-19.

Sur le front des soins de santé, mes collègues médecins ont travaillé dur en première ligne pendant la pandémie, dans les hôpitaux et les cliniques communautaires, notamment en fournissant des soins primaires et des services d’urgence. Beaucoup d’entre nous se sont préparés au pire, en s’exerçant et en répétant des scénarios si une grave épidémie devait frapper notre province.

La province a rouvert les restaurants, les magasins de détail et d’autres lieux publics dans le cadre de la « nouvelle normalité » en constante évolution qui doit trouver un équilibre entre la sécurité publique et les besoins économiques et sociétaux. Des opérations chirurgicales urgentes qui avaient été reportées sont maintenant possibles, mais de nombreux Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises attendent toujours de recevoir les soins dont ils ont besoin.

Vendredi, le Nouveau-Brunswick est entré dans la « phase jaune » du plan de rétablissement. Selon le plan de rétablissement de la COVID-19 du gouvernement, cela signifie que « les régies régionales de la santé augmenteront les niveaux de service et le taux d’occupation des hôpitaux et des cliniques de la province. Cela se fera de manière progressive pour continuer à assurer la sécurité des patients et du personnel. »

Les médecins sont impatients de franchir cette nouvelle étape. La semaine dernière, les médias ont fait état d’un arriéré de 15 000 patients en chirurgie dans le seul Réseau de santé Horizon. La PDG d’Horizon, Karen McGrath, a déclaré qu’il pourrait falloir de 12 à 18 mois sans résurgence du virus pour résorber l’arriéré.

Le temps est venu de donner à ces Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises les soins dont ils ont besoin. La Société médicale du Nouveau-Brunswick (SMNB) est prête à travailler avec le gouvernement et les parties prenantes du secteur de la santé pour rouvrir les services de santé essentiels. C’est le moment de sortir des sentiers battus pour traiter cet arriéré de manière sûre et rapide.

Bien que nous devions rester vigilants si une deuxième vague de COVID-19 devait frapper notre province, étant donné l’absence actuelle de cas actifs, nous devons commencer à donner aux patients accès au système de santé pour leur donner les soins dont ils ont besoin et éviter un arriéré plus important de cas urgents à l’avenir. Avec l’éloignement physique et d’autres exigences de sécurité pour protéger les patients et les fournisseurs de soins, chaque procédure prend plus de temps qu’il y a seulement trois mois. Si nous ne commençons pas à avancer maintenant, je crains que les patients ne se heurtent à des retards encore plus importants.

La Colombie-Britannique a annoncé plus tôt ce mois-ci un plan ambitieux pour gérer son arriéré de chirurgies électives. Au début du mois de mars, 93 000 patients étaient en attente d’opérations non urgentes. La province a rapidement annulé toutes les opérations électives pour se préparer à la COVID, reportant ainsi 30 000 opérations.

La province a l’intention de « réduire au minimum la perte de productivité » en améliorant l’efficacité, en embauchant des centaines de nouveaux travailleurs de la santé, en augmentant les heures d’ouverture des salles d’opération et en demandant aux cliniques d’effectuer plus de chirurgies.

La province prévoit des mesures audacieuses, ce dont le système de santé du Nouveau-Brunswick a besoin. La pandémie a certes eu un côté positif : elle nous a montré que notre province peut réagir rapidement aux défis lorsque nous travaillons ensemble.

Dans le domaine des soins de santé, la SMNB et le gouvernement ont collaboré pour étendre les services de soins virtuels à toute la province, permettant aux médecins de fournir des soins aux patients à distance pour des problèmes de santé courants lorsque cela est possible. Cette semaine, nous avons élargi la liste des services offerts grâce aux soins virtuels. Cela a transformé notre système de santé, en assurant la sécurité des patients et des travailleurs de la santé pendant la pandémie, mais aussi en réduisant les problèmes de déplacement des patients et en permettant une plus grande souplesse dans la prise de rendez-vous.

Pendant de nombreuses années, la SMNB a préconisé l’importance des soins virtuels, et lorsque la pandémie a rendu les soins virtuels nécessaires, notre province a su les mettre en place rapidement. Les soins virtuels ne peuvent pas remplacer toutes les visites à l’hôpital ou dans une clinique de santé communautaire, mais c’est un outil important qui peut profiter aux médecins et aux patients, aujourd’hui et à l’avenir.

Reconnaissant les énormes défis auxquels les médecins font face en ce qui concerne l’acquisition d’équipement de protection individuelle (EPI) durant la pandémie de COVID-19, la SMNB a collaboré avec le ministère de la Santé et Service Nouveau-Brunswick pour s’assurer que les médecins en pratique communautaire sont protégés adéquatement par de l’EPI approprié. Il s’agissait d’une entreprise importante, mais la présence d’esprit et la collaboration rapide sont essentielles pour aller de l’avant pendant une crise sanitaire.

Nous devons sortir des sentiers battus pour nous attaquer à d’autres problèmes urgents en matière de soins de santé, notamment l’arriéré des chirurgies électives. Il est évident que nous devons recruter davantage de travailleurs de la santé, y compris des médecins. Le recrutement et le maintien en poste des médecins représentent un problème important dans tout le Canada, qui pourrait bien être exacerbé par la pandémie de COVID-19. Nous sommes en concurrence avec toutes les autres régions du pays, nous devons donc faire preuve de créativité et de dynamisme pour inciter les travailleurs de la santé à choisir le Nouveau-Brunswick.

Au nom de tous les médecins de la province, je tiens à remercier une fois de plus les Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises pour leurs efforts visant à maintenir la courbe aplatie.

Le Nouveau-Brunswick est un chef de file en Amérique du Nord, grâce à l’action rapide de la médecin-hygiéniste en chef, la Dre Jennifer Russell, d’autres dirigeants du secteur de la santé, du gouvernement et des habitants de notre province.

Continuons de nous démarquer sur la scène nationale et de faire avancer les soins de santé aussi bien que nous avons freiné la COVID-19.

Le Dr Chris Goodyear, FRCSC, chirurgien général à Fredericton, est le président de la Société médicale du Nouveau-Brunswick.