Les médecins, déçus par le budget provincial de la santé
Les médecins du Nouveau-Brunswick sont préoccupés par le gel effectif, d’un exercice à l’autre, des dépenses en matière de soins de santé que reflète le budget provincial annoncé aujourd’hui.
Bien que nous comprenions que l’élimination de dépenses telles que les infirmières itinérantes puisse permettre certains investissements supplémentaires, ce budget est loin de l’engagement en faveur de la transformation du système de santé que les professionnels de la santé espéraient voir se concrétiser. L’absence d’initiatives significatives en matière de maintien des effectifs est particulièrement surprenante compte tenu des défis auxquels nous sommes confrontés en matière de ressources humaines dans le secteur de la santé.
Nous sommes heureux que plusieurs questions urgentes se trouvent reconnues dans ce budget, qui comprend notamment un investissement de 22,9 millions de dollars dans les systèmes d’information clinique. Attendue depuis plus de 20 ans déjà, toute amélioration de l’infrastructure technologique de la province dans le domaine de la santé est la bienvenue.
En outre, après avoir plaidé pendant des années aux côtés d’organisations partenaires pour une législation plus rigoureuse concernant le vapotage, nous sommes heureux de voir cette question reconnue par le financement d’une mesure de santé publique accroissant la taxation de ces produits.
L’affectation de fonds aux soins primaires nous apparaît encourageante. Bien que nettement inférieurs au financement nécessaire pour améliorer l’accès aux soins primaires dans la province, ces 20 millions de dollars constituent un pas dans la bonne direction. Il est regrettable qu’aucun paramètre ou critère de référence n’ait été fixé pour guider ces investissements. Nous ne pouvons qu’espérer que le gouvernement adoptera une approche collaborative avec les parties prenantes pour déterminer la meilleure façon de répartir ces fonds.
Les investissements visant à lutter contre l’inflation sont eux aussi décevants. S’il est vrai qu’ils représentent une part importante du budget, il reste que les 70 millions de dollars destinés aux régies régionales de la santé (RRS) suffiront à peine à maintenir le statu quo, et quiconque a visité un hôpital ces dernières années sait que le statu quo n’est pas un objectif acceptable. La SMNB craint que les RRS n’aient à chercher des moyens de gagner en efficacité tout en réduisant leurs dépenses si elles veulent maintenir les niveaux de service; c’est là l’approche adoptée depuis de nombreuses années déjà, et il est clair que cette stratégie n’engendre pas de résultats acceptables.
La SMNB entend bien continuer à travailler avec le gouvernement et les autres parties prenantes à cerner d’autres priorités de financement, tout en aidant à concentrer ces investissements de façon à en optimiser les effets pour les patients du Nouveau-Brunswick.