Les médecins, encouragés par le nouveau plan de santé provincial

Ces dernières années, la Société médicale du Nouveau-Brunswick (SMNB) a abordé ici la nécessité d’un nouveau plan de santé provincial qui tracerait la voie vers un avenir durable pour la santé et le bien-être des Néo-Brunswickois.

Les problèmes sont bien connus : pénurie de ressources humaines en santé; longs délais d’accès aux soins primaires, d’urgence et chirurgicaux; population vieillissante et hauts taux de problèmes de santé chroniques; ressources limitées en matière de santé mentale et de traitement des dépendances.

Cette semaine, le gouvernement provincial a dévoilé son plan de santé quinquennal, Stabilisation des soins de santé : Un appel à l’action urgent. Les médecins sont fortement encouragés par le contenu du plan. De nombreux détails restent encore à peaufiner, mais les cibles et les échéances fixées par le gouvernement fournissent des objectifs clairs pour réduire les temps d’attente et améliorer l’accès aux soins.

Nous sommes encouragés par le fait que le plan de santé aborde un grand nombre des possibilités et des défis contenus dans les 57 recommandations pour améliorer le système de santé présentées par la SMNB au gouvernement plus tôt cette année.

Les cinq domaines d’action du plan de santé du gouvernement, d’une importance capitale pour l’amélioration des soins de santé, sont les suivants :

Accès aux soins de santé primaires : Les médecins rencontrent chaque jour des patients qui déplorent de ne pouvoir accéder à un fournisseur de soins primaires. Le réseau de soins primaires du Nouveau-Brunswick offrira un nouveau point d’entrée innovateur au système de santé à environ 40 000 Néo-Brunswickois. Les médecins sont extrêmement occupés par leurs patients actuels, mais ils comprennent les besoins des Néo-Brunswickois et veulent aider en offrant un meilleur accès par l’intermédiaire du réseau de soins primaires. Parallèlement, il nous faut accroître les efforts de recrutement de médecins de famille pour offrir aux Néo-Brunswickois des centres de médecine de famille permanents.

Accès aux chirurgies : Le Nouveau-Brunswick est depuis longtemps aux prises avec des temps d’attente pour les chirurgies qui dépassent la moyenne nationale. Nous sommes encouragés par l’élaboration d’approches novatrices visant à réduire ces longs délais. Des projets pilotes fructueux dans la province, notamment l’initiative de remplacement de la hanche et du genou à Saint John, ont montré que nous pouvons améliorer les temps d’attente grâce à l’innovation et à un effort ciblé.

Création d’un système connecté : Tirer parti des partenaires et de la technologie des services paramédicaux pour créer une meilleure intégration dans le système de santé tout en donnant aux Néo-Brunswickois plus de contrôle sur le moment et le lieu où ils reçoivent des soins de santé est une étape importante pour moderniser l’expérience des soins de santé et la rendre plus accessible aux patients.

Accès aux services de traitement des dépendances et de santé mentale : On est beaucoup plus conscient, aujourd’hui, de l’importance des services de traitement des dépendances et de santé mentale, mais l’accès à ces services demeure limité et incohérent dans une grande partie de notre province. L’ajout de services de soins sans rendez-vous, le lancement d’une nouvelle ligne d’intervention en cas de crise, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, et la mise à l’essai d’initiatives visant à prévenir ou à freiner la toxicomanie sont d’excellentes mesures pour améliorer l’accès et offrir aux Néo-Brunswickois les services dont ils ont besoin.

Soutien pour les aînés qui veulent vieillir chez eux : L’élargissement des services du Programme extra-mural et la mise à profit de la technologie pour permettre aux aînés de vivre de façon autonome le plus longtemps possible sont des mesures positives pour améliorer la vie de la population âgée du Nouveau-Brunswick. S’assurer que les aînés disposent des ressources, des programmes et des soins nécessaires là où ils vivent devrait également permettre de réduire la capacité de notre système hospitalier.

Dans son plan de santé, le gouvernement souligne que les ressources humaines, la technologie, le financement et la gouvernance sont essentiels à l’atteinte des cibles fixées et à l’amélioration des soins aux patients. Nous sommes du même avis. Pour dispenser des soins, il nous faut disposer de ressources humaines et de technologies, ainsi que d’un financement réservé et d’un solide modèle de gouvernance pour surveiller le système, combler les lacunes et trouver des solutions aux défis qui se présentent, le tout en continu. Nous croyons depuis longtemps que les médecins sont les mieux placés pour recruter d’autres médecins, et la SMNB est ravie de s’associer au gouvernement dans ses efforts pour recruter des médecins et faire en sorte qu’ils demeurent en poste.

À l’avenir, la SMNB aimerait que l’on se penche en priorité sur les déterminants sociaux de la santé. La pauvreté et l’itinérance constituent des défis à l’échelle de la province, influant directement sur la santé et le bien-être d’un nombre important de nos citoyens. Une approche globale pour réduire la pauvreté s’impose.

De plus, le Nouveau-Brunswick doit examiner sérieusement la prestation de soins aux populations marginalisées, y compris les Premières Nations et les personnes LGBTQ2A+, dont les interactions avec le système de santé subissent souvent les effets de facteurs sociaux, comportementaux et structuraux comme une stigmatisation et une discrimination profondément enracinées.

Il nous faut par ailleurs procéder à l’examen des services de médecine de la reproduction dans la province. À l’heure actuelle, l’avortement chirurgical n’est offert que dans deux villes au Nouveau-Brunswick : Moncton et Bathurst. L’accès limité à ce service touche de façon disproportionnée les Néo-Brunswickois marginalisés, y compris ceux ayant un faible revenu ou n’ayant pas accès aux transports.

Le travail n’est pas terminé, mais la SMNB est satisfaite du nouveau plan de santé provincial et se réjouit de travailler avec les professionnels paramédicaux et le gouvernement afin d’améliorer les soins de santé pour tous les Néo-Brunswickois.

Le Dr Mark MacMillan est gastroentérologue, hépatologue et spécialiste en médecine interne à l’Hôpital régional Dr Everett Chalmers, à Fredericton. Il est président de la Société médicale du Nouveau-Brunswick.