Les médecins spécialistes peuvent apporter des soins plus intelligents au N.-B.
À l’approche des élections provinciales, la Société médicale du Nouveau-Brunswick propose une démarche en trois volets afin de créer des soins de santé plus intelligents à l’intention des Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises. Notre plan prévoit l’embauche d’un plus grand nombre de médecins de famille, la réduction des temps d’attente à l’urgence grâce à l’établissement de cliniques de soins rapides dirigées par des médecins de famille, ainsi que la dotation des 66 postes de médecin spécialiste vacants dans la province.
Le système de soins de santé du Nouveau-Brunswick a 66 postes de médecin spécialiste vacants dans des domaines comme la cardiologie, l’orthopédie et l’oncologie. Cela est simplement inacceptable, et la Société médicale du Nouveau-Brunswick demande aux chefs politiques de la province de se pencher sur cet enjeu critique avant les élections de septembre.
En moyenne, dans la province, les gens doivent attendre six mois pour une consultation initiale avec un médecin spécialiste suivant la recommandation de leur médecin de famille. C’est environ quatre mois de plus que la moyenne canadienne, et cinq mois de plus que les temps d’attente dans notre province en 1993. Ce n’est pas le type de changement positif que les Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises espèrent après 25 ans. Pour réaliser notre objectif qui est d’atteindre la moyenne nationale de 2,6 mois avant 2030, ce qui, à mon avis, est possible pour le Nouveau-Brunswick, nous devrons examiner les deux côtés de l’équation.
Par conséquent, quelles mesures faut-il prendre pour pourvoir ces postes de médecin spécialiste vacants au Nouveau-Brunswick? Premièrement, je suggère un blitz de recrutement plus actif et dynamique. Souvent, les spécialistes finissent par travailler là où ils ont fait leur formation et, comme le Nouveau-Brunswick n’offre pas de programmes de formation spécialisée, un recruteur doit convaincre les médecins de déménager dans notre province avec leur famille. C’est la raison pour laquelle nous suggérons l’embauche d’un recruteur du secteur privé, qui se consacrerait à la dotation des 66 postes de médecin spécialiste vacants.
Bien entendu, même si des médecins spécialistes acceptent de venir au Nouveau-Brunswick, ils doivent pouvoir trouver un endroit où travailler. Cela signifie que le gouvernement provincial doit aborder la question de la disponibilité des salles d’opération et la pénurie de lits d’hôpitaux dès que possible. Actuellement, environ 25 pour cent des lits d’hôpitaux sont occupés par des aînés en attente d’une place dans un foyer de soins.
De plus, il est possible de raccourcir les temps d’attente grâce à des processus plus efficaces. Un groupe de travail devrait examiner le système provincial d’admission et mettre en œuvre des recommandations. De nombreux retards inutiles en matière de consultation par les patients sont causés par l’adoption inadéquate de technologie. Dans de nombreux cas, les aiguillages en ligne et les consultations virtuelles pourraient raccourcir le temps écoulé entre l’aiguillage par le médecin de famille et la consultation initiale, ce qui représente une grande portion de l’attente moyenne de 26,5 semaines pour consulter un médecin spécialiste.
Réussir à obtenir une consultation initiale avec un médecin spécialiste est la première étape seulement – la plupart des patients ayant besoin de chirurgie ou de soins plus approfondis devront attendre 15 autres semaines avant de recevoir un traitement pour mettre fin au problème médical qui les afflige. Toute cette attente est un temps précieux perdu pour la plupart des Néo-Brunswickois les plus vulnérables, qui méritent les soins les meilleurs et les plus rapides que nous pouvons offrir. Le Nouveau-Brunswick a une population qui vieillit rapidement et une forte demande de soins de médecins spécialistes. En fait, 40 pour cent des Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises ont consulté un médecin spécialiste au cours des 12 derniers mois.
La stratégie consiste à attirer des médecins spécialistes au Nouveau-Brunswick et à s’assurer que notre environnement de soins de santé est conçu pour qu’ils y demeurent et s’y épanouissent. Cela ne sera possible que si l’on améliore les efforts de recrutement et les ressources des hôpitaux et que si l’on fait l’examen critique continu des méthodes d’aiguillage et de consultation.
Les longues périodes d’attente ne peuvent pas continuer d’être la norme au Nouveau-Brunswick. Les soins aux patients sont trop importants pour la santé globale de notre système de prestation de soins. Il s’agit d’un élément critique de notre prescription pour des soins de santé plus intelligents dans notre province.
Le Dr Dharm Singh, M.D., FACS, est le président de la Société médicale du Nouveau-Brunswick.