Lettre du président – 4 mars

Chères/chers collègues,

À la suite de la publication de l’audit de performance du programme provincial des dossiers médicaux électroniques (DME) réalisé par la vérificatrice générale provinciale Kim Adair-MacPherson, le Conseil d’administration de la SMNB a estimé qu’il était important de fournir aux membres un complément d’information et un historique sur notre rôle dans la croissance des DME au Nouveau-Brunswick.

Nous sommes heureux de vous présenter de plus amples informations sur la participation de la SMNB au programme, nos succès et les défis que nous avons rencontrés en cours de route.

La SMNB a lancé le programme provincial de DME en partenariat avec la province en 2011 pour améliorer l’adoption des DME à un moment où elle était extrêmement faible, en fait la plus faible du pays. Le lancement a été effectué en partie pour tirer profit des 8 millions de dollars de financement fédéral destinés à soutenir l’adoption des DME. Ce financement devait expirer en 2014. Si la SMNB n’avait pas mené l’effort de lancement du programme provincial de DME en collaboration avec le gouvernement, la province n’aurait pas pu accéder à ces fonds.

Dans les années qui ont suivi, nous avons dépassé l’objectif initial qui consistait à intégrer plus de 400 médecins dans le programme provincial de DME et à permettre davantage de soins en équipe grâce au programme Médecine familiale Nouveau-Brunswick. En plus des médecins, aujourd’hui, plus de 1 000 assistants de bureau médical, infirmières praticiennes, étudiants en médecine et autres travailleurs de la santé ont été formés à l’utilisation des DME pour améliorer les soins aux patients.

Cela ne s’est pas fait sans difficulté. Le mandat d’utiliser un système de DME – découlant en partie de l’expérience d’autres provinces et territoires et de l’obligation d’offrir des services bilingues – a posé certains problèmes. Les progrès technologiques, l’évolution du marché des DME au Canada et les retards dans le déploiement des intégrations avec le système de santé plus vaste du Nouveau-Brunswick ont eu des répercussions sur la croissance du programme provincial de DME. Malgré tout, l’occasion et le travail consacrés à la mise en œuvre du programme provincial de DME ont permis à un nombre important de médecins d’adopter les DME au cours de la dernière décennie, une étape importante pour rapprocher le Nouveau-Brunswick des autres provinces.

En 2019, à la suite d’un examen approfondi du programme provincial de DME, le ministère de la Santé et la SMNB ont annoncé qu’ils allaient passer d’un seul système provincial de DME intégré à un marché ouvert, un processus qui s’est réalisé en décembre 2020 lorsque Velante, une filiale de la SMNB, a fermé ses portes. Intrahealth, la société qui a fourni Profile (le logiciel du système provincial de DME) a depuis repris l’exploitation du programme de DME. D’autres fournisseurs de DME peuvent maintenant entrer sur le marché du Nouveau-Brunswick et s’intégrer au système de santé provincial, à condition que leur logiciel réponde aux exigences de certification fixées par le gouvernement.

Il est important de noter que les cotisations n’ont pas servi à soutenir Velante. La société n’avait pas de dette lors de sa fermeture, et la SMNB n’a aucune dette liée à Velante.

La vérificatrice générale signale que de 2011 à 2019 le programme provincial de DME a coûté à la province plus de 26 millions de dollars, soit une moyenne d’environ 3,25 millions de dollars par an. Tout au long de la croissance du marché des DME au Nouveau-Brunswick, les médecins ont exprimé leur inquiétude quant au fardeau financier représenté par l’acquisition d’un système de DME pour leur pratique, c’est pourquoi notre conseil d’administration a cherché des occasions de faire subventionner l’adoption des DME par la province. Partout au Canada, il a été démontré que les subventions sont la clé d’un taux d’adoption élevé des DME.

De 2016 à 2019, les dépenses annuelles moyennes pour le programme provincial de DME ont été d’un peu plus de 3,8 millions de dollars par an. Ce montant est nettement inférieur aux investissements réalisés par les gouvernements des autres provinces.

La ventilation s’établit comme suit :

  • Financement de 11 % par le gouvernement fédéral par le biais d’Inforoute Santé Canada;
  • Financement de 41 % par le gouvernement provincial;
  • Financement de 30 % par les médecins de la province dans le cadre de leur contrat négocié avec le gouvernement;
  • Financement de 18 % par les frais de service facturés aux médecins du Nouveau-Brunswick qui utilisent le système de DME.

Si l’on considère les fonds fédéraux et provinciaux et le financement par contrat comme étant simplement du financement gouvernemental, le programme de DME a été financé à 82 % par des sources gouvernementales, 18 % provenant des frais de service facturés aux médecins.

L’idéal aurait été de réaliser l’adoption à 100 % du système de DME par tous les médecins admissibles capables de l’utiliser dans leur pratique, une intégration complète dans le système de santé et des connexions avec d’autres utilisateurs. Nous n’avons certainement pas atteint cet objectif. Mais la province est passée du taux d’adoption des DME de 11 % à 40 %, plus de 50 % des fournisseurs de soins primaires utilisant le système de DME.

La SMNB s’efforcera de jouer un rôle dans la promotion de l’utilisation et du soutien des DME.

Salutations cordiales.

Dr Jeff Steeves, FRCSC
Président