Lettre ouverte à nos patients
Dans les soins de santé et la vie, les processus et les mots sont importants.
Au cours des derniers jours, les médecins du Nouveau-Brunswick ont vu de nombreux commentaires sur leurs méthodes de facturation, leur éthique de travail et leur désir de changement. Nous prenons ces commentaires très au sérieux. Dans leur cabinet, les médecins parlent franchement, et c’est ce que nous ferons aujourd’hui.
Les médecins du Nouveau-Brunswick appuient la responsabilité en matière de facturation.
Des accusations ont été formulées voulant que nous tentions de protéger des personnes qui souhaiteraient commettre de la fraude en facturant l’Assurance-maladie de manière excessive. Les médecins appuient entièrement les efforts destinés à découvrir les personnes qui facturent en trop l’Assurance-maladie. De plus, nous appuyons les mesures prises pour corriger ces problèmes. De tels cas brisent la confiance des gens envers les médecins, et la confiance est la clé du succès de la relation entre le patient et le médecin.
Notre position sur cette question demeure inchangée depuis un mois, alors que nous avons écrit au ministère de la Santé pour lui réitérer notre offre d’aider à corriger le système. Voilà pourquoi nous avons réécrit au ministre la semaine dernière pour l’inviter à aborder cette question avec les médecins. Depuis lors, il a répété plusieurs fois qu’il est convaincu que 99,9 p. 100 des médecins facturent de manière appropriée, et nous l’apprécions.
Les médecins du Nouveau-Brunswick appuient les processus de vérification.
Nous avons toujours appuyé une vérification vigoureuse de l’Assurance-maladie, et nous continuerons de l’appuyer. Cela n’est pas nouveau. Le processus de vérification est en place depuis des décennies, et il a été élaboré conjointement avec le gouvernement. Des mécanismes de résolution de conflits sont en place. Le processus de vérification a servi d’outil de formation à la fois pour les médecins et l’Assurance-maladie. Les vérifications ont pour but de découvrir et de résoudre les interprétations différentes des codes de facturation qui ont été conçus il y a quarante ans dans un guide de facturation de 260 pages. La vérification protège notre système d’Assurance-maladie et l’utilisation exemplaire des ressources limitées en santé. La vérification est utile et doit être améliorée.
Les médecins du Nouveau-Brunswick font l’entrée de données de productivité depuis des années.
Nous avons entendu des commentaires sur l’éthique de travail des médecins salariés. Nous avons même entendu parler d’un « nouveau système pour nous aider à déterminer si les médecins travaillent », appelé facturation pro forma. La facturation pro forma existe depuis longtemps. Et les données de la facturation pro forma sont importantes parce qu’elles montrent les services de santé offerts aux Néo-Brunswickois et nous aident à trouver comment améliorer nos soins aux patients. Le nombre de médecins qui entrent ces données a une fois de plus été souligné dans le rapport de la vérificatrice générale, soit 96 p. 100.
Les médecins du Nouveau-Brunswick croient en la valeur de la consultation.
Nous sommes contre la réduction des services d’urgence sans consulter d’abord les communautés et sans en discuter avec les soignants. Si le gouvernement est vraiment convaincu que la fermeture d’un tiers des salles d’urgence de la province aura effectivement peu de répercussions sur les soins aux patients, nous croyons que les soignants et les patients ont d’autres points de vue. Cela ne signifie pas que nous nous opposons au changement. Cela signifie que nous voulons qu’on consulte les soignants et les patients et qu’on examine attentivement les répercussions sur les soins.
Les soins de santé : des gens qui travaillent ensemble avec des preuves.
Voilà pourquoi nous avons offert au ministre la possibilité de s’adresser aux médecins dans le cadre d’une conversation transparente et franche en personne, et nous sommes heureux qu’il ait accepté notre invitation. Nous aussi, nous valorisons la responsabilité, et nous aussi, nous souhaitons la durabilité du système de santé. Nous voulons également du changement dans notre système. C’est pourquoi nous avons écrit au ministre au début d’août pour lui présenter quarante idées sur la manière d’améliorer la qualité et l’accessibilité du système de santé. Nous attendons toujours du gouvernement un plan de santé réfléchi qui aborde les enjeux systémiques auxquels le Nouveau-Brunswick fait face.
Au cours des mois à venir, nous avons hâte de travailler avec le gouvernement en nous assoyant ensemble pour aborder d’abord les problèmes entre nous et examiner les preuves. Comme le souligne le ministre, chacun dans le système de santé doit être responsable. Nous sommes totalement d’accord.
Robert Desjardins, MD FRCPC
Président de la Société médicale du Nouveau-Brunswick