Médecins au gouvernement : ne retardez pas le projet de loi C-14
À la suite de l’adoption hier soir du projet de loi C-14 à la Chambre des communes, les médecins du Nouveau-Brunswick demandent au Sénat d’adopter également la législation concernant l’aide médicale à mourir. Sans législation d’ici le 6 juin, les médecins et les patients seront laissés sans orientation claire du gouvernement à ce sujet.
« Les médecins demandent au gouvernement de se préparer pour un futur immédiat où l’aide médicale à mourir est légal, a dit le Dr John Whelan, président de la SMNB. Le temps presse. Il reste des choses à préciser dans le processus pour permettre aux patients de recevoir de l’aide médicale à mourir. Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons régler du jour au lendemain – les enjeux sont des plus importants. »
D’une part, l’Association médicale canadienne a travaillé à cette question pendant plus d’un an avec les législateurs fédéraux et, d’autre part, les médecins de la province ont travaillé avec le Collège des médecins et chirurgiens, le gouvernement du Nouveau-Brunswick et les régies régionales de la santé.
« Les patients doivent savoir que des douzaines de médecins de partout dans la province travaillent à cet enjeu en ce moment même et qu’ils y ont travaillé pendant des mois, d’ajouter le Dr Whelan. Nous avons maintenant besoin de clarté définitive de la part des organes de réglementation sur les détails qu’il reste à régler. »
Bien que la Cour suprême ait hissé la question au premier plan l’an dernier dans le cadre de sa décision historique dans l’affaire Carter, le Dr Whelan a souligné qu’il reste beaucoup de travail à faire avant qu’un médecin et un patient puissent avoir une conversation éclairée et structurée à ce sujet.
« Par exemple, le gouvernement doit faire son travail en déterminant l’admissibilité à l’intervention, mais nous croyons qu’il reste autant de détails ou même plus à déterminer par les médecins et les patients, a-t-il dit. Par exemple, quels formulaires faut-il créer? Quels sont les médicaments en cause? Quelles sont les protections en place à l’intention des patients et des médecins? Ce sont les questions auxquelles nous travaillons côte à côte avec les médecins des autres provinces. »
Maintenant qu’on croit que l’approbation du projet de loi par le Sénat sera controversée, il est improbable que de nombreux médecins respectent la date limite du 6 juin imposée par la Cour suprême sans autre certitude réglementaire « Nous ne nous attendons pas à ce que des douzaines de patients commencent à discuter avec leur médecin dans une semaine, mais certains médecins seront dans la situation où ils seront prêts à exécuter l’intervention, mais y renonceront s’ils ne sont pas certains à 100 % du processus en cause. »
Le Dr Whelan souligne qu’au Nouveau-Brunswick, les liens entre le gouvernement, les organes de réglementation, les régies régionales de la santé et la Société médicale ont été forts à ce sujet jusqu’à présent.
« Nous ne sommes pas restés immobiles – nous avons prévu quelques scénarios en fonction de ce que le gouvernement fait. Il reste encore du travail à accomplir, mais nous sommes convaincus que les patients verront un processus défini sous peu. Mais il est impossible de faire tout le travail avant d’avoir une législation pour nous guider. »
« Pour le gouvernement fédéral, le temps est venu de faire ses devoirs et d’éclairer les médecins et les patients pour que nous respections l’ordre de la Cour suprême. »
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PERSONNE-RESSOURCE : Aleisha Bosch, Société médicale du Nouveau-Brunswick, 506-462 4633
Fondée en 1867, la Société médicale du Nouveau-Brunswick (SMNB) est l’association professionnelle qui représente tous les médecins du Nouveau-Brunswick. Elle a pour double objectif de représenter et servir les médecins ainsi que de défendre la santé des Néo-Brunswickois et Néo-Brunswickoises.