Lettre du président – 4 mars

Chères/chers collègues,

Je voulais faire le point sur les efforts déployés par la SMNB pour informer le ministère de la Santé des préoccupations des médecins concernant les changements, désormais annulés, apportés aux services d’urgence et aux services aux patients hospitalisés dans six hôpitaux du Nouveau-Brunswick.

Après avoir consulté les chefs des services d’urgence et d’autres médecins partout au Nouveau-Brunswick, la SMNB a écrit au ministre de la Santé, Ted Flemming.

En plus de nos préoccupations initiales exprimées en octobre 2019 concernant la capacité d’Ambulance NB et des hôpitaux d’accueil à soigner des patients supplémentaires, nous avons également exprimé les préoccupations suivantes, qui représentent les principaux problèmes soulevés par les chefs des services d’urgence et les médecins de toute la province :

Amélioration des services de transport en ambulance : Les médecins ont indiqué qu’Ambulance NB doit présenter un plan concret illustrant comment elle augmentera sa capacité au besoin. Le plan doit être mis en place avant la mise en œuvre des changements proposés pour les services d’urgence et les services aux patients hospitalisés.

Acceptation obligatoire par l’hôpital d’accueil : Actuellement, le transfert d’un patient stable en vue de son admission dans un autre hôpital peut être difficile et exiger que le médecin demandant le transfert fasse de nombreux appels pour obtenir la confirmation de l’admission. Cela ne sera plus le cas si les services d’urgence sont fermés la nuit. Il faut mettre en place une politique pour assurer l’acceptation obligatoire des patients admis lorsqu’ils sont transférés d’un hôpital touché à un hôpital d’accueil. Ces patients ne peuvent pas arriver et attendre d’être admis par le service d’urgence; ils doivent être admis par un processus plus efficace, directement à l’étage de l’hôpital d’accueil, en contournant le service d’urgence. Les patients instables passeraient toujours par le Service d’urgence.

Protocole d’admission standard : Il faut établir un protocole d’admission afin que les demandes d’admission de l’hôpital d’origine soient acceptées par l’hôpital d’accueil; il n’est pas nécessaire qu’un deuxième médecin réécrive une demande d’admission à l’hôpital d’accueil.

Obligation de conserver les lits de soins aigus : Plusieurs situations peuvent nécessiter qu’un lit de soins aigus soit mis à la disposition d’un patient dans un hôpital qui ne dispose pas d’un service d’urgence la nuit. Les patients atteints de problèmes psychiatriques qui peuvent être agités se voient souvent refuser le transport et sont donc maintenus à l’hôpital pour la nuit. Les patients schizophrènes qui errent ne peuvent pas être invités à quitter le service d’urgence par temps froid ou maussade. En général, ces patients passent la nuit à l’urgence. Les patients en soins palliatifs ne doivent pas quitter leur hôpital local et leur système de soutien; ces patients ont besoin d’un lit de soins aigus, étant donné leur niveau de soins supérieur.

Soins hospitaliers : On a soulevé des questions quant à savoir qui sera responsable des soins aux patients hospitalisés dans les hôpitaux concernés lorsque les lits deviendront des lits de soins de longue durée. De nombreux patients en soins de longue durée ne sont pas soignés par leur médecin de famille, comme c’est le cas dans le modèle traditionnel de groupe de médecins de garde en médecine familiale. Certains de ces patients en soins de longue durée peuvent même ne pas être originaires de la région.

Besoins en ressources des hôpitaux d’origine et d’accueil : Les temps d’attente de soins dans les hôpitaux qui reçoivent des patients admis et des patients urgents pendant la nuit sont déjà longs et, dans certains cas, sont proches de la crise en raison de la demande des patients et de la pénurie de ressources humaines dans le secteur de la santé. Des ressources supplémentaires sous forme d’heures à la vacation pour les médecins, ainsi que des ressources supplémentaires en soins infirmiers et autres doivent être ajoutées pour aider à gérer l’augmentation prévue de la charge de travail.

Préoccupations socio-économiques des patients : Les médecins ont souligné que les patients touchant des prestations d’aide sociale ou classés dans la catégorie faible revenu peuvent ne pas avoir accès à un service de transport vers un service d’urgence à distance, et il en va de même pour les patients en séjour de longue durée ou les patients bénéficiant d’un autre niveau de soins qui sont transférés d’un grand hôpital vers un petit hôpital en tant que patient en soins de longue durée. Le ministère du Développement social apporte un certain soutien, mais un tel changement pourrait limiter l’accès de la famille à un patient en soins de longue durée ou rendre le transport d’urgence difficile. Ces facteurs doivent également être pris en compte.

Outre ces préoccupations, nous avons entendu plusieurs médecins s’inquiéter de ce que les réformes annoncées signifieraient pour l’avenir des soins de santé dans les zones rurales. Et certains voulaient simplement souligner la médiocrité de la mise en œuvre de ces réformes.

Nous remercions les nombreux médecins qui ont pris le temps de nous parler ou de nous transmettre par courriel leurs réflexions sur les réformes de santé désormais annulées. C’est le type de consultation que nous aurions engagé avec les médecins si le gouvernement et les régies régionales de la santé n’avaient pas annoncé les réformes sans les avoir dûment étudiées et sans avoir consulté les parties prenantes.

Dans notre lettre, nous avons informé le gouvernement et les RRS de notre intention de participer aux prochaines consultations publiques et au Sommet sur la santé qui aura lieu en juin 2020. Nous les avons également invités à s’asseoir et à discuter de ces réformes de la santé dans les plus brefs délais.

Nous continuerons à tenir les membres informés au fil des discussions. Si vous avez des questions, des préoccupations ou des commentaires supplémentaires, nous pouvons en faire part au gouvernement. Veuillez nous écrire à l’adresse president@nbms.nb.ca.

Salutations cordiales.


Dr Chris Goodyear, FRCSC
Président, Société médicale du Nouveau-Brunswick
president@nbms.nb.ca