Lettre de la présidente – 12 septembre

Chers collègues,

Au cours de la dernière année, les soins primaires ont été au cœur de plusieurs ententes négociées à l’échelle du pays, témoignant de l’urgence de soutenir la pratique familiale communautaire. Ces ententes reconnaissent toutes le rôle essentiel des médecins de famille et prévoient des ajustements générationnels de leurs revenus pour contrer l’exode croissant que connaît la médecine familiale longitudinale traditionnelle.

Depuis plus d’un an maintenant, en préparation à la négociation de sa propre Entente-cadre sur les services de médecin, en 2025, dans laquelle les soins primaires constitueront une priorité, la SMNB fait pression sur le gouvernement provincial pour qu’il adopte des mesures concrètes afin de stabiliser les soins primaires au Nouveau-Brunswick, en cette période marquée par une inflation spectaculaire – influant tout à la fois sur les loyers, les salaires du personnel et le coût du matériel et des fournitures –, par l’accroissement du fardeau administratif et par le vieillissement de la main-d’œuvre en médecine familiale. Nous avons fait valoir notre point de vue à maintes reprises, et mis de l’avant plusieurs options qui pourraient apporter un soutien immédiat et indispensable aux médecins de soins primaires.

Nous sommes heureux d’annoncer que, dans une lettre du 21 août 2024 adressée à la Société médicale du Nouveau-Brunswick, puis publiquement lors d’une conférence de presse du GNB plus tôt aujourd’hui, premier Blaine Higgs a réagi en annonçant deux nouvelles initiatives visant à soutenir les cabinets de soins primaires dans la province.

  1. Mise en place d’incitatifs associés à la patientèle pour les médecins de famille rémunérés à l’acte

Le gouvernement provincial reconnaîtra la patientèle de chaque médecin de famille de la province, à qui il offrira un financement en conséquence; les médecins, les régies régionales de la santé et le ministère de la Santé disposeront ainsi d’information sur le volume de patients rattachés aux médecins de famille en exercice.

Le ministère de la Santé créera, à partir des données de facturation uniques des patients, une liste initiale des patients inscrits auprès de chaque médecin de soins primaires. Cette liste sera téléversée sur le portail ​gouvernemental Système de communication des médecins (SCM), où les médecins et (ou) leur personnel pourront ajouter et supprimer des patients au fur et à mesure que leur patientèle fluctuera, au fil du temps.

Les médecins recevront un paiement forfaitaire tous les six mois en fonction de la taille de leur patientèle. Des « fourchettes » quant au nombre de patients inscrits ont été définies pour ces incitatifs; elles serviront de base à la rémunération selon la patientèle actuelle des médecins, tout en les incitant à prendre en charge davantage de patients.

Les paiements incitatifs varieront en fonction de la taille de la patientèle, comme suit :

Nombre de patients inscrits   Montant par patient
De 0 à 799 $10
De 800 à 999 $15
De 1,000 à 1,199 $20
De 1,200 à 2,999 $25

Remarque : Les fourchettes ne sont pas graduées; p. ex., le paiement incitatif pour une patientèle de 850 serait de 850 patients x 15 $/patient = 12 750 $. Le paiement maximal sera fixé à 3 000 patients, ce qui représente 75 000 $.

Nous prévoyons que l’initiative sera opérationnelle et le premier incitatif semestriel, versé aux médecins de famille d’ici la fin d’octobre 2024.

  1. Élargissement de la liste des codes de rémunération à l’acte qui peuvent être facturés pour les services rendus par les infirmières de cabinet

Afin de faciliter encore davantage le recours au personnel infirmier en médecine familiale, le nombre de services rendus par une infirmière de cabinet facturables par les médecins rémunérés à l’acte est augmenté. Les visites au cabinet pour des affections mineures et d’autres services relevant du champ d’exercice d’une infirmière ou d’une infirmière auxiliaire autorisée seront facturables à des tarifs comparables à ceux du programme de Médecine familiale Nouveau-Brunswick pour les médecins qui emploient des infirmières.

L’obligation pour le médecin de se trouver sur place lorsque les services infirmiers sont rendus, afin de facturer les soins, est également éliminée, afin de permettre aux infirmières en médecine familiale de continuer à voir des patients au cabinet, dans les limites de leur champ d’exercice, lorsque le médecin de famille n’est pas sur place.

Les codes élargis pour les services infirmiers entreront en vigueur le 16 septembre 2024 et seront détaillés dans une note de service de l’Assurance-maladie.

Reconnaissant le besoin urgent de ces fonds de stabilisation dans bon nombre de vos cliniques, nous travaillons diligemment avec le ministère de la Santé sur la logistique et les détails de la mise en œuvre, et de plus amples renseignements seront fournis par le ministère de la Santé et la SMNB au cours des semaines à venir.

Soyez assurés, par ailleurs, que les questions de rémunération pour les tâches administratives, d’enseignement clinique ainsi que de révision du modèle global de rémunération demeureront prioritaires pour nous au cours des prochains mois et à l’approche des négociations.

Veuillez agréer, chers collègues, mes salutations distinguées.

 

 

 

 

Dre Paula Keating
Présidente
Société médicale du Nouveau-Brunswick